Bonjour mes chéri(e)s,
Quelques 4 jours après Embrun, je trouve enfin le temps et l'énergie nécessaires pour un compte rendu d'après-course. En préambule, et avant toute chose, quel pied! Car si on a tous souffert sur le vélo et sur le marathon, vent et vague de chaleur obligent, les paysages sont à couper le souffle. Maintenant, avant d'essayer de vous donner l'envie de participer à ce pari un peu fou, je me dois quand même de vous dire qu'il convient d'y arriver parfaitement entraîné et très fort mentalement car le parcours vélo laisse des traces...et pas que les mots d'encouragements peints sur la chaussée!!!
Nous partîmes donc trois: Thierry dit le Golgoth Castelroussin, Yann le Roumain et moi même dès le dimanche 12 août en direction des Orres où nous avions loué un appart. Première surprise en arrivant: une cité de vacances nichée à 1800 m d'altitude! Après une première nuit très calme, ponctuée par les "derniers" bricolages de Yann sur son vélo, nous sommes descendus dès le lendemain à Embrun pour les dossards et deuxième surprise: une belle petite cité située sur les hauteurs de la Durance. Beaucoup de monde dèjà sur site et, après quelques courses au supermarché où nous avons appris à piloter le chariot entre mille touristes bedonnants en short moulebite et tongues malodorantes, nous sommes allés reconnaitre le parcours vélo (en voiture). Et là, troisième surprise: un parcours de vélo de fou!!! A peine 100 mètres après la sortie du parc et une bosse qui vous amène aux Méans avant de redescendre sur Embrun et emprunter la nationale puis, en vrac, les gorges de Guil, l'Izoard, le Pallon, les balcons de la Durance et Chalvet...C'est la mine un peu déconfite et nos rêves de gloire revus à la baisse que nous sommes revenus aux Orres pour une soirée passée à se dire que finir serait déjà bien... Ragaillardi par une bonne nuit de sommeil et par un énième bricolage de Yann sur son vélo (...), nous sommes partis poser les vélos au parc et assister au briefing de course en début d'après-midi. Le briefing ne restera pas dans les annales puisqu'il a eu lieu au "village de tri", debout et en pleine chaleur! Mais bon, il en faut plus pour décourager la meute de triathlètes que nous êtions et après avoir sagement écouté les intervenants qui ne maitrisaient pas tous leur sujet, nous sommes repartis sur notre lieu de villégiature pour une courte nuit.... Encore un petit bémol avec l'absence de "pasta party" organisée la veille ou l'avant-veille de course comme on peut le voir sur d'autres courses du même format; dommage pour le côté convivial. Je passe sous silence l'épisode du Gatosport qui refuse de cuire au micro-ondes et qui nous oblige à manger des pâtes à 3h00 du matin; ça n'intéressera pas grand monde! Très courte nuit de sommeil puis à 4h30, arrivée sur le site où pas mal de monde s'affaire déjà! 5h15, tout est prêt, y a plus qu'à se mettre dans sa bulle et attendre...5h40, on se rapproche doucement du départ natation où les filles nous précèderont de 10'. 6h00, il fait encore nuit quand le départ est donné pour 3800 m de nat dont 300 m de baston pour arriver à la première bouée avant de pouvoir nager "propre" en s'économisant pour la reste de la journée. Sortie de l'eau en 1h00 en compagnie de mon poulet Yann qui m'a rejoint vers la fin de la deuxième boucle. Quant au parcours vélo qui a suivi, je préfère ne pas m'appesantir sur les 7h20 de selle, j'en ai encore mal aux fesses! C'était d'ailleurs la première fois que je passais autant de temps sur un vélo!!! En revanche, les paysages sont majestueux et l'arrivée à la "case déserte" mérite les efforts consentis pour arriver jusque là! Arrivé au sommet de l'Izoard où nous avons obligation de mettre pied à terre, le piège serait de penser qu'on a "presque" fini puisqu'il ne reste que 88 kms à parcourir... Ce serait sans compter sur le vent de face, à l'aller comme au retour, et les sympathiques côtes du Pallon et de Chalvet! Bref, arrivée à Embrun vers 14h30 sous un cagnard d'enfer (35°c) et c'est parti pour le marathon...Bon, c'est pas parti bien vite et c'est arrivé encore moins rapidement puisqu'il m'a fallu 4h05 pour parcourir ces 42kms en mode "survival". Bilan des courses 12h35 en 78° position avec des sentiments très partagés... Je suis en effet déçu du temps final puisque je souhaitais finir en 12h00; donc une demi-heure dans la musette! Déçu mais content car après avoir chopé des crampes au vase interne D dans la descente de l'Izoard puis à Pallon, je n'étais absolument pas sûr de pouvoir enquiller sur le marathon! Déçu mais content car les conditions climatiques ont rendu la course particulièrement difficile; tellement difficile que plus de 300 personnes ont abandonné ou fini hors délai....Hélas, notre Golgoth Castelroussin fait partie des mecs qui ont du abandonner, victime d'un coup de chaud et d'un palpitant à plus de 85% au début du marathon! Notre Roumain de service s'est bien battu et a fini à bout de forces après un marathon épique en 5h15... Une fois passée la ligne d'arrivée, il a du être évacué vers le poste de secours avec une tension à 9/5 et un état de fatigue avancé.... Mais les mains expertes d'une masseuse aussi jolie que compétente l'ont bien vite, trop vite à son goût, remis sur pied après 14h55 d'efforts intenses!!!
Résultats Embrunman 2012
Pour finir, je voudrais témoigner du dévouement et de la gentillesse des bénévoles et des secouristes qui ont tout mis en oeuvre pour nous apporter sécurité, réconfort et précieux ravitaillement tout au long de cet Embrunman qui reste une course à part. C'est le dixième "distance Ironman" que je boucle cette année et c'est peut-être celui qui souffre le plus de la comparaison avec une épreuve labellisée "IRONMAN". Il y a bien des choses à améliorer sur ce triathlon mais nous nous sommes inscrits en connaissant ces "défauts". Mais c'est peut-être là que se situe la magie d'Embrun et qui continue de donner envie chaque année de briser le mythe...Longue vie à l'Embrunman!
@ bientôt